Itinérance Pyrénées

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Le Blog d'Itinérance Pyrénées

Halte aux cailloux à la montagne !

Lorsque l’on évoque les « Encantats », on s’évade immédiatement vers sa multitude de lacs, ses aiguilles et crêtes granitiques acérées, son réseau de refuges bondés l’été et la magie de ses itinérances hivernales en ski ou en raquettes à neige…Et on a raison ! Montardo, Colomers, Punta Alta, Bessiberi, Ventosa y Calvell, Colomina, Peguera sont des noms qui raisonnent au cœur de bien des montagnards, moi le premier. 

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Cette semaine, je retrouvais avec deux collègues une association du Béarn en villégiature en Val d’Aran pour leur faire découvrir ces fameuses montagnes enchantées. Trois niveaux, trois groupes et un même objectif : réussir la délicate alchimie du choix de l’itinéraire, du type de sentier, du temps de marche et des arrêts, de la météo et surtout des capacités de chaque individu à se déplacer vers le haut puis vers le bas sans crispation et dans la bonne humeur… Tout ça bien-sûr sans connaître précisément le dernier atome de cette molécule complexe !

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Le premier jour, nous démarrons par un classique incontournable du secteur : le cirque de Colomers et sa foultitude de lacs élégants. Je pars avec le groupe intermédiaire, celui de celles et ceux peu entraînés à la randonnée ou dont les pépins de santé ne permettent plus au corps de répondre aux envies de grandes chevauchées vers les sommets. Depuis les banhs de Tredos, le sentier remonte tranquillement jusqu’au parking du gardien avant d’attaquer la dernière rampe qui donne accès au barrage. Pour varier, je quitte le sentier principal en direction de l’estanh des Cabidornats pour rendre visite aux anciennes galeries du chantier hydroélectrique de Colomers. Le sentier devient sente, le vide se creuse et la pente se renforce. Je comprends rapidement à l’attitude de mes nouveaux compagnons, leur souffle court et l’appréhension du vide de certains, les limites de cette initiative. Heureusement, le lac du pique-nique est en vue ! Pour nous recevoir dans ce cadre magique, trois canes s’ébrouent jusqu’à nous pour réclamer les surplus de pain tandis qu’un vieil isard solitaire déjà revêtu de sa robe hivernale poursuit son propre repas.

« C’est beau mais il y a trop de cailloux ! » me lance l’un de mes randonneurs. D’ordinaire, le petit tour des lacs constitue une alternative plaisante avant de revenir vers Tredos, permettant une découverte toute en douceur (le croyais-je !)  des multiples lacs qui agrémentent le cirque de Colomers. Mais le sentier réclame d’autant plus d’attention que le pied est hésitant lorsque les marches caillouteuses se font hautes. L’attention réclamée et les efforts déployés pour se mouvoir sans trébucher sur ces chemins teintés de granite et de gispet réduisent considérablement les bénéfices du panorama pourtant grandiose proposé en ces lieux. Aussi, mon groupe rentre fatigué de ce « périple » à Colomers et je sens l’inquiétude poindre quant à la suite du programme prévu malgré la bonne humeur dégagée par tout le groupe le soir à l’heure du souper.

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C’est décidé, je change de destination pour le lendemain. Au lieu de nous enfoncer dans la vallée de Gerber et son sentier rocailleux, je mène mon petit groupe vers les belles prairies de Baciver, près de Baqueira. La montée est progressive, les étangs riants au doux soleil d’octobre. Et le sentier ?… Presqu’un billard lorsqu’on connait les sentes de chevaux qui évitent les deux ou trois passages un peu plus escarpés ! Nous trouvons même de beaux cèpes que je préparerai quelques heures plus tard en guise de tapas. Ouf ! Plus sereine et à sa place, mon équipe se régale enfin à la montagne dans cet univers moins minéral. Le soir, à l’hôtel, les carnets de chant bien ouverts, nous pouvons à nouveau fredonner tous en cœur sous l’œil amusé de nos hôtes aranais : « Halte là, halte là, halte là, les montagnards sont là ! »… 

Le Kloub rando démarre fort !

Pour sa troisième rentrée, « Mon club rando » est rebaptisé « Kloub Rando » pour ne pas froisser les obtus de la législation associative. Rappelant une célèbre réplique de la cultissime pièce de théâtre « Le Père Noël est une ordure » (c’est klug !), cela me fait sourire à chaque fois que l’on prononce cette nouvelle appellation totalement déjantée…

 Mais comme souvent, ce n’est pas l’habillage verbal qui « fait le produit » mais bien sa substance. Et là, pas de changement. Les sorties se déroulent toujours en montagne, régulièrement tout au long de l’année, à pied ou en raquettes, entre amoureux des grands espaces discrets, avec pour seule ambition d’en prendre plein les yeux et les poumons dans un esprit convivial indispensable. D’ailleurs, entre parenthèse, ayant passé quelques jours en Corse dernièrement, j’ai pu constaté qu’en dehors des grands sentiers mondialement connus que sont le GR20 et le Mare e Monti, seuls quelques mouflons, vaches ou cochons coureurs fréquentent les sentiers délaissés de la Corse profonde, entre à-pics impressionnants et vallons rocheux austères… La même réflexion me traversait l’esprit quelques années plus tôt au dessus du refuge du Couvercle en direction du sommet des Courtes dans le massif du Mont Blanc. Comme dans nos chères Pyrénées, il n’est de monde que vers quelques lacs ou sommets attractifs par leur renommée. Le GR20, la voie normale de l’Ossau ou celle du Mont Blanc en sont  les exemples parfaits : rappeler dans une discussion que l’on a fait celui-ci ou celui-là impose un certain respect. Etre en montagne pour le bonheur que cela procure ou pour la position sociale que cela augure ? Peut-être ne suis-je pas le mieux placé pour philosopher sur le sujet en racontant ma vie montagnarde chaque semaine dans ces colonnes…

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Neych ! C’est sûr, c’est loin du prestigieux Mont Blanc. Seuls les habitants de la vallée de Siguer badent ce petit cirque suspendu blotti sous le pic de Cancel. Enfant, dévorant les livres de montagne à disposition dans la bibliothèque familiale, je m’étais amusé du nom donné au pic des Redouneilles des vaches sur le circuit Peyregrand / Neych proposé par Grassaud et Véron dans les 100 randonnées à réaliser en Ariège. Plus tard, c’est sur le chemin des passeurs de l’Albeille que je découvrais depuis le col menant à Gnioure la beauté des lieux. En juillet, happé par la joie de courir en montagne, j’étais venu me dégourdir les yeux au milieu des petits lacquets qui sommeillent sous la cabane du berger et des chasseurs d’isards. Prévoyant le programme de l’automne du « Kloub » nouveau, j’imaginais le plaisir de mes participants depuis les pelouses situées au nord du Pic de Neych, au milieu des myrtillers déjà rougis par les premiers frimats de septembre.

Depuis le Bouychet, notre petite équipe remonte sans trainer (il fait 4°C aux premières heures du jour samedi dernier) mais admirative le chemin créé à coup de sueur par l’homme pour franchir les gorges du ruisseau de l’Escale. Mines, barrage, pastoralisme, l’exploitation des ressources en montagne exigea pendant longtemps de lourds travaux dans cette vallée perdue qui compta jusqu’à plus de 1500 âmes. Voie de passage vers l’Andorre par le lointain Port de Siguer, un poste douanier y demeura d’ailleurs jusque dans les années 60 !

A la cabane d’Auruzan, nous sommes accueillis par l’un des bergers de la vallée : « les troupeaux de brebis et de chevaux descendent aujourd’hui. Faites attention avec vos chiens aux patous ! ». J’accélère le pas pour éviter une confrontation dans la petite gorge qui mène vers la Coume du Four, au grand dam de certains qui soufflent après un été parsemé de longues siestes et d’apéros interminables… Le troupeau descend par le sentier abrupt de Neych, mené par Arsène, éleveur et berger de Centraus. Les patous aboient pour la forme mais nous sommes déjà à l’abri un peu plus hauts, bien calés pour admirer ce spectacle pastoral.

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Mille mètres de dénivelé, il est midi et l’heure de se restaurer. Au réveil de la sieste, je mène à travers un tartier d’éboulis coriace mes acolytes jusqu’au fameux replat herbeux reconnu en juillet. La vue est splendide vers le nord. Il fait bon retarder encore quelques instants l’entame des quelques 1200m de descente qui nous attend pour rejoindre la voiture. Survolé par un vautour solitaire alors que nous plongeons vers la vallée, j’envie une fois de plus mes amis montagnards et parapentistes et rêvasse d’une glissade délicate dans le ciel, porté par un vent amical loin au dessus des sentiers caillouteux, observant goguenard le simple randonneur  dégringolant le versant de lacets en replats dans le grincement sourd de ses genoux douloureux…

Mon « Club Rando » reprend bientôt du service !

Lorsque l’on passe beaucoup de temps sur les sentiers de montagne, on croise de nombreuses personnes, seules, en couple, en petits groupes ou en groupes plus importants. Hormis la pratique solitaire, déconseillée pour des questions de sécurité malgré son intérêt évident en matière d’introspection, de responsabilisation et de discrétion, il se trouve que la marche est avant tout une pratique individuelle, un effort physique que l’on ne peut transmettre. Aussi, l’homogénéité de déplacement est souvent problématique en groupe et demande un certain nombre de règles acceptées par tous.

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Ce qui me surprend souvent lorsque je croise ces groupes de randonneurs ou que je les accompagne, c’est justement le manque de cohésion existant entre ces personnes qui ont fait pourtant le choix de partager un même itinéraire. Combien de fois n’ai-je vu l’avant du groupe, les plus gaillards, portant le ravitaillement, l’eau, les habits chauds de leurs partenaires et/ou amis, loin, si loin devant les derniers. Ceux-ci, soufflant et jurant, ayant soif, faim, froid et à la peine lorsque deux chemins s’offrent à eux. « Lequel choisir ? Mais où sont-ils devant, ils ne pouvaient pas nous attendre ?!... Sans compter les complications en cas d’accidents, même bénins…


Evidemment, je passe beaucoup de temps en montagne et ma pratique n’est pas celle de celui qui recherche systématiquement dans ce loisir le défoulement et/ou la recherche d’une certaine liberté vis-à-vis des codes de notre société urbanisée… Pour moi, la montagne est mon biotope, l’endroit où je passe le plus de temps et qui m’offre avant tout un rapport serein sur notre place au sein de l’écosystème « monde ». Bien-sûr, parfois je « lâche les chevaux » pour sentir mon corps absorber l’effort. Mais je pars alors avec des amis de même niveau. Mais le plus souvent, je vagabonde, je flâne, je respire et je me nourris de tous ces petits moments insolites offert par la montagne : une odeur nouvelle, un son étonnant, une couleur inhabituelle ou un commentaire drôle ou émouvant.

Dans tous les cas, j’essaie de proposer des sorties originales, un regard sensible et des règles simples de vie en groupe basée sur le rapport entre autonomie, adaptation et partage ainsi que sur le principe de solidarité.

C’est notamment pour ces raisons que j’ai décidé de créer ce « Club rando » un peu spécial, encadré par un montagnard dont c’est le métier, afin de permettre aux gens d’Ariège, de la région toulousaine, des environs de Carcassonne, de Montauban, d’Albi ou d’ailleurs de venir régulièrement, tout au long de l’année, partager avec moi notre passion pour une découverte riche mais tout en douceur de la montagne et de ses secrets.

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Le principe est simple : des dates régulières sont programmées et garanties à partir du 21 septembre 2013 avec un tarif fixe quelque soit le niveau ou le lieu choisi. Pour l’instant, j’ai inscrit 10 dates jusqu’aux vacances de Noël. De quoi prendre le temps de se connaître ou de poursuivre nos aventures communes !

Vous pouvez consulter le programme en cliquant sur l’onglet « Mon club rando » en bas de la page d’accueil.

Bonne journée à tous et à bientôt sur les sentiers pyrénéens !

Stéphane

Du vin plutôt que de l'eau

Cave des 3 blasonsComme vous tous, je déprime lorsque je remonte mon col ces derniers jours. L’herbe est verte mais l’humidité froide n’arrange pas mon humeur! Et les gouttes froides qui tapotent régulièrement mon crâne dégarni et s’immiscent insidieusement dans l’intimité de mon cou me tirent des frissons plus violents que lors des grands froids de l’hiver 2012!
Mai, où est donc ton soleil d’antan?... du coup, à l’instar de Boris Vian, «je bois». Mais dans mon cas et contrairement à la chanson, pas n’importe quel jaja!
J’ai l’immense privilège de regrouper au sein de mon club rando des personnalités aussi attachantes que talentueuses. Parmi elles, Olivier, notre «conteur d’O(dyssée)», se remémore par le biais de ces sorties ses nombreuses années d’errance montagnarde lorsqu’il rayonnait dans le métier que je tente de perpétuer aujourd’hui.

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Gare aux morilles !

C’est en faisant d’étranges vrilles
Que les cueilleurs du canton
Recherchaient ces sacrées morilles
Concentrés, baissant le menton
A plusieurs ou bien solitaires,
Lorgnant tous un endroit précis
Que rigoureusement mon père
M’a défendu de nommer ici…
Gare aux morilles !

morille

Oui, je sais ce que vous vous dites, ce plagiat parodique  est bien saugrenu. Il n’empêche, pour connaître quelques aficionados de la Morchella vulgaris ou esculenta, voire rotunda, la période de l’année que nous vivons est particulièrement enthousiasmante !   Et le retour du soleil ces derniers jours après ces mois de pluie et de neige ne fait qu’accroitre cette tension palpable qui relègue l’affaire Cahuzac et la disparition de la dame de Fer enfouis dans les tréfonds de l’hypothalamus du chasseur de morilles.

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Les itinérances pyrénéennes

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  • La Haute Route Pyrénéenne
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